La bio demain

Vers quoi se dirige-t-on ?

Les forces en présence sont multiples.

Dans un monde en constante mutation, le désir d’enracinement face à la mondialisation, celui d’autonomie face à la perspective d’épuisement ou de raréfaction des ressources naturelles et leur corollaire, le développement de la consommation responsable, sont appelés à prendre de l’ampleur.

Par son approche globale du champ à l’assiette, l’agriculture biologique est une réponse d’avenir. Elle est soutenue par les consommateurs et les pouvoirs publics, ce qui est encourageant et essentiel pour les producteurs.

Le développement va donc se poursuivre sur le long terme avec des phases plus ou moins fortes d’impulsion et des défis d’ajustement conjoncturel.

Soucieux de développer des stratégies alternatives à l’utilisation de produits chimiques de synthèse et de maîtriser leur système, les agriculteurs bio innovent. Les techniques vont encore évoluer avec des résultats qualitatifs et quantitatifs, à l’image par exemple de la « thermothérapie », technique mise au point par un producteur bio historique afin de conserver naturellement des pommes bio pendant une période relativement longue.

Dans le domaine commercial, de multiples formules vont continuer de se développer, certains agriculteurs préférant développer des contacts directs avec les consommateurs, alors que d’autres souhaitent s’engager dans la coopération ou avec des entreprises.

L’enjeu est de permettre aux agriculteurs de vivre de leur métier. Cela suppose de la solidarité entre agriculteurs, du respect de la part des transformateurs et distributeurs et le soutien des consommateurs, sans oublier celui des pouvoirs publics.

Dans un contexte marqué par de nombreuses démarches distinctives visant un meilleur respect de l’environnement sur un point ou un autre, les labels bio ne semblent pas appelés à se multiplier. Le logo européen est d’utilisation obligatoire depuis le 1er juillet 2010, sur les étiquettes de commercialisation des denrées alimentaires fabriquées en Europe. L’origine des matières premières (européenne ou non, voire le pays) doit être précisée. Le logo AB demeure d’usage facultatif. Sa notoriété le rend précieux

En revanche, il est très vraisemblable que les démarches enracinées dans les territoires se développent avec des productions traditionnelles (petit épeautre de Haute-Provence, pains locaux comme le Raspaillou en Languedoc-Roussillon, etc.) ou innovantes soutenues par des artisans, transformateurs ou cuisiniers. Même les marques de distributeurs sont appelées à « signer » l’origine des produits afin de ne pas donner prise à cette idée de bio duale.