Une filière biologique comprend l’ensemble des acteurs et des activités liés à la production, la transformation et la distribution de produits biologiques. Des audits et des contrôles à tous les stades des filières biologiques sont effectués par les Organismes Certificateurs pour s’assurer que les règles de production, transformation et distribution de produits biologiques sont respectées.
Chaque famille de produits biologiques qui se retrouve sur le marché provient d’une filière spécifique. On peut distinguer les filières végétales et animales qui font intervenir de nombreux acteurs, avec des outils adaptés aux spécificités des productions :
Filieres | |
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Filières végétales | Fruits et légumes |
Grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux) | |
Viticole | |
Plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) | |
Filières animales | Laitière |
Viande (bovine, ovine et porcine) | |
Avicole (pondeuses et chair) | |
Apicole | |
Aquacole |
Les filières biologiques françaises se structurent de plus en plus pour proposer des produits de qualité, diversifiés et à des prix justes. Avec plus de 12 100 opérateurs fin 2011 (+ 90% entre 2007 et 2011) et des surfaces agricoles en mode de production biologique de près de 1 millions d’hectares, les acteurs des filières biologiques s’organisent pour répondre à la demande croissante des consommateurs. Le marché bio enregistre en effet une croissance de 47% entre 2008 et 2011, pour atteindre aujourd’hui près de 4 milliards d’euros.
Du champ à l’assiette, les filières biologiques se distinguent par la diversité des produits proposés, la multiplicité des acteurs impliqués, le respect des cycles du vivant ainsi que la limitation des impacts environnementaux tout au long de la chaîne de transformation.
Au niveau de la production, les agriculteurs biologiques respectent les cycles du vivant, et ne peuvent utiliser ni pesticide, ni engrais de synthèse. Le producteur doit donc effectuer des rotations de culture afin de préserver ses sols, réduire la pression parasitaire, et avoir des rendements suffisants pour pouvoir vivre de cette activité. Pour les exploitants bio qui possèdent des animaux, le respect du bien-être de l’animal est au cœur de la gestion de la ferme (par exemple, son alimentation doit venir en majorité de l’exploitation, et il doit avoir un accès libre à l’extérieur).
Il en résulte une grande diversité des produits issus de ces exploitations AB, en fonction des terroirs, des saisons, des choix des agriculteurs dans leurs productions, …
Les nombreux collecteurs et transformateurs, coopératives et entreprises biologiques, s’adaptent aux spécificités des productions biologiques. L’offre en matière première bio étant parfois atomisée, des partenariats entre producteurs et transformateurs portent entre autres sur une planification concertée des espèces et des volumes, afin de réduire au mieux l’impact environnemental et économique de la logistique d’approvisionnement. Les outils de transformation sont alors adaptés pour une valorisation optimale des lots de produits biologiques traçables et diversifiés.
L’innovation et l’élargissement de gamme permettent de valoriser au mieux la matière première (végétale et animale), en diminuant les déchets et en utilisant des process innovants, respectueux du produit et de l’environnement.
Les circuits de distribution sont variés, et proposent, grâce à la diversité des productions bio et à un marketing innovant, une large gamme de produits biologiques qui répondent à la diversité des demandes des consommateurs.
Les produits biologiques sont principalement commercialisés dans 4 circuits de distribution : les GSA (Grandes Surfaces Alimentaires : hypermarchés, supermarchés, hard discount et magasin de produits surgelés) qui regroupent près de la moitié des ventes, les magasins spécialisés (35% des ventes), la vente directe (11%) et les artisans-commerçants (5%).
Ces différents opérateurs (vente directe mise à part) mettent parfois en place des « contrats de filière », comme « Ensemble pour plus de sens » de Biocoop, dont les parties prenantes sont des acteurs impliqués à différents stades de la filière (producteurs, collecteurs-transformateurs et le distributeur). Ces contrats permettent un bon équilibre de la chaîne de valeur et une optimisation des flux, impliquant une maîtrise des coûts environnementaux et économiques.
Les traiteurs et restaurateurs bio incarnent un débouché croissant pour les produits biologiques, et proposent des prestations qui reflètent la diversité, la saisonnalité des productions bio. De plus en plus de collectivités s’impliquent pour introduire des produits biologiques en restauration collective.
C’est dans une optique de développement de filières durable, ancrées dans les territoires, que les acteurs s’impliquent, et participent ainsi à l’amélioration de la visibilité des filières par leurs démarches exemplaires. Ces démarches de structuration de filière, soutenues ou non par le Fonds Avenir Bio, sont autant de levier d’actions pour le développement de l’agriculture biologique en France.
La durabilité des filières réside dans les engagements multi partenariaux pluriannuels entre les différents acteurs à tous les stades de la filière. Ils permettent de sécuriser durablement les débouchés pour les producteurs et les approvisionnements pour les opérateurs d’aval (collecteurs-transformateurs et distributeurs), tout en assurant un bon équilibre dans la chaîne de valeur.
Les filières biologiques ont cette caractéristique d’être ancrées dans les territoires, les entreprises de collecte et transformation s’implantant préférentiellement près des bassins de production. Des démarches collectives regroupant les producteurs et les entreprises au sein des territoires permettent d’optimiser les flux, en privilégiant les productions de proximité, et de maîtriser les coûts.
L’appui technique apporté par les structures locales de développement, la R&D et l’innovation permettent d’optimiser au mieux les productions et les outils de stockage et transformation pour proposer des produits biologiques diversifiés, de qualité et à prix justes.
La concertation entre acteurs des filières, des producteurs aux consommateurs, est indispensable pour le développement harmonieux de l’AB en France.
L’Agence Bio et les Interprofessions constituent des plateformes d’échanges privilégiées. La concertation est renforcée par les données des observatoires régionaux et de l’observatoire national de l’Agence Bio, les études de portée générale et sectorielles financées par le Fonds Avenir Bio, mais aussi par des évènements régionaux et nationaux ouverts à tous (salons, Printemps Bio, …).