Les « producteurs historiques » engagés depuis 20 à 30 ans sont relativement peu nombreux, mais sont souvent impliqués comme responsables professionnels. Des nouveaux s’engagent aussi dans la vie collective. Quelques fermes emblématiques en sont à leur troisième génération engagée en bio.
Sur les 24 500 producteurs bio de France, la moitié a une ferme dont toutes les terres cultivées en bio sont certifiées. Pour l’autre moitié, les terres sont en conversion bio en totalité ou partiellement. Certains agriculteurs s’installent directement en bio. C’est dire la vitalité du secteur.
Plus de la moitié des producteurs pratiquent la vente directe. Près d’un sur dix y trouve la totalité de son revenu. Les autres ont de multiples circuits de distribution avec, dans certains cas, la prédominance des magasins spécialisés (par exemple pour les fruits et légumes) ou celle de la grande distribution (par exemple le lait). Dans nombre de cas, des grossistes ou préparateurs assurent le groupage, le conditionnement ou la transformation des produits bio. De 20 à 25 % de ces entreprises intermédiaires sont spécialisés en bio. Les organisations bio s’activent pour que les termes de l’échange soient fondés sur la transparence et l’équité, avec une prise en compte des coûts de production.
Près des deux tiers des fermes bio disposent de surfaces toujours en herbe et/ou de cultures fourragères, 38 % cultivent des céréales, oléoprotéagineux ou légumes secs (dont un quart à titre principal). En bio, 85 % des surfaces de grandes cultures bio sont cultivées avec dix espèces ou mélanges : blé tendre, mélanges céréales-légumineuses, triticale, orge, tournesol, maïs, grain, féveroles, soja, avoine et pois protéagineux. Expression de la spécificité bio, les cultures de légumes secs sont spécialement développées en mode de production biologique. Elles représentent plus du quart de la surface nationale de légumes secs.
Quatre producteurs bio sur dix produisent des fruits et/ou légumes frais (dont la moitié à titre principal), un sur cinq a des vignes (dont 82 % à titre principal) et 7 % produisent des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM).
Une ferme bio sur trois pratique l’élevage : 22 % ont un troupeau de bovins lait ou allaitant, 10 % un élevage de porcs ou volailles, 6 % des ovins et 3 % des caprins.
De 2009 à 2010, la très forte impulsion des dernières années a amené l’engagement dans la bio de près de 10 000 fermes supplémentaires. Aussi, la production de ces fermes est progressivement mise sur le marché avec le label bio à la fin de la période de conversion des terres, reflet de la rigueur du cahier des charges bio.
En 2012, les surfaces certifiées bio ont augmenté de 25 % par rapport à l’année précédente. Il s’ensuit que les consommateurs peuvent trouver de plus en plus de produits bio de proximité.
La production bio actuelle permet de satisfaire toutes leurs attentes dans les secteurs de l’élevage. Rares sont désormais les achats à l’extérieur de France dans ce secteur. Il s’agit de spécialités charcutières ou fromagères ou d’achats ponctuels.
La production bio a également augmenté dans les secteurs des fruits et légumes frais avec une large gamme variétale. En vivant au rythme des saisons, il est possible de se nourrir avec les terroirs bio de France.
Au total, les achats de produits bio provenant de pays voisins de la France ou parfois plus lointains passent maintenant sous la barre des 30 %. Plus de la moitié de ces achats concernent des produits exotiques (café, thé, cacao, bananes, etc.) ou des produits pour lesquels la France a peu de possibilités de production, en particulier, les agrumes. Dans les autres secteurs, la tendance à la baisse des importations ne cesse de se confirmer.